Ecclésiaste : la ronde de la lassitude

Il s’agit d’un livre peu connu et qui a donné beaucoup de dictons comme : « Il y a un temps pour tout », « rien de nouveau sous le soleil », etc. L’auteur pourrait être le roi Salomon. Le thème est le sens de la vie, basé sur les expériences et observations de l’auteur. En hébreu, le nom Ecclésiaste est féminin et se dit Qohélet, qui veut dire « celle qui rassemble », s’agit‐il de la mort ? De la sagesse ? Ou autre ? Le sens pourrait aussi être « contestation ». L’essentiel du message est « vanité des vanités, tout est vanité ». Comme dans le judaïsme, « rien » n’existe pas, « vanité », est comme la brume matinale qui disparaît dès la venue du soleil. On pourrait le traduire par « futilité ». Plan de (Ec 1.1‐2.26) : la nature, (Ec 1.3‐11) ; l’expérience, (Ec 1.12‐18) ; les plaisirs, (Ec 2.1‐11) ; les successions, (Ec 2.12‐23) ; mieux vaut jouir de son travail, (Ec 2.12‐23). Le temps vu par l’ecclésiaste. Il n’a pas la nostalgie du temps passé car « il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Notre société se dirige vers le progrès et il y a du nouveau. Mais, au niveau des guerres, de la méchanceté, etc. il n’y a rien de nouveau. Il a fait du commerce, a bâti, a cultivé, a eu beaucoup de serviteurs. Il a eu une vie confortable et a participé à l’économie de sa région en procurant du travail, (Ec 2.10‐11). Un peu comme nous qui bénéficions d’une économie qui va bien. Pourtant, l’ecclésiaste manifeste une grande lassitude. C’est qu’à l’horizon, il ne voit que la mort. La notion de Dieu n’apparaît qu’à la fin du chapitre 2 et il s’agit d’un Dieu austère et lointain. Il ne voit pas Dieu dans la nature, le temps qui passe, l’économie, les femmes, etc. Ce sont les observations d’un homme seul, négatif et très déçu, qui sont faites « sous le soleil », « sur la terre ».

Il avait recherché du sens et un but à sa vie sous le soleil, mais n’en a pas trouvé, (Ec 1.13).
Tout humain a besoin de comprendre le monde dans lequel il est placé et son rôle. La science, essaie de trouver des réponses à nos questions (par exemple : pourquoi le ciel est bleu ?). Elle n’explique pas le sens de la vie et l’on peut vivre heureux sans se poser ces questions.
Le sage et l’insensé, (Ec 2.12‐16). Le sage a un petit avantage mais, finalement, le sage et l’insensé ont le même sort : la mort. Toutes ces lassitudes de l’ecclésiaste nous révèlent que rien ne comble les désirs humains. Yves Garet écrit : « L’Ecclésiaste défie l’homme de trouver sens et bonheur en lui‐même, et dans ce monde … Il veut nous délivrer de notre implacable volonté de nous auto‐satisfaire dans l’illusion, le rêve et le mensonge ». « L’Ecclésiaste ouvre et découvre : notre profond et continuel attachement à vouloir répondre par nous‐mêmes à nos besoins. Notre vrai malheur de n’y pouvoir remédier par nos vaines recherches. Il convient alors de nous tourner (ou re‐tourner) vers Celui seul qui le peut, avec la crainte et la confiance qui lui sont dues ». L’Ecclésiaste nous invite à une grande humilité, à nous détourner d’une vie sans Dieu, à abandonner nos vies dirigées par « les futilités » (ne vouloir que s’enrichir ou que la réussite, etc.). Il vit dans un monde fermé, « sous le soleil », sans Dieu.
Dieu vient sous le soleil en Jésus nous révéler qui nous sommes et qui est Dieu. Il nous présente le royaume de Dieu et nous demande de nous y associer, (1P 1.18‐21).

Quelques conclusions. Nous sommes souvent empêtrés dans nos petits mondes fermés, « sous le soleil ». Nous côtoyons beaucoup de gens qui luttent dans leurs horizons bouchés. Que Dieu nous rende sensibles pour les accompagner sans les écraser et dans le plus grand respect. Que nous soyons porteurs de l’Espérance du Royaume qui vient.
Point de vue d’un jeune étudiant en psychologie. Les dépressifs sont des gens très réalistes. Ils ont besoin de mettre du sens dans les choses. En psychiatrie, l’aide vient des visites et de la présence de Dieu.

Questions :

• Que m’apporte concrètement la vision sur la vie de l’Ecclésiaste ?
• En quoi l’Ecclésiaste a‐t‐il raison dans sa vision sur la vie ? Quel remède y apporter ?
• Quelles sont les « futilités » qui pourraient avoir une influence dans ma vie ? Que dois‐je en faire ?
• En quoi le temps qui passe a‐t‐il une influence sur ma vie ?